La couleur des sentiments

La couleur des sentiments de Kathryn Stockett

Perle livresque

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Auteur : Kathryn Stockett
Nombre de pages : 624
Édition : Babel
Prix : 9,70
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Résumé : Jackson, Mississippi, 1962. Dans quelques mois, Martin Luther King marchera sur Washington pour défendre les droits civiques. Mais dans le Sud, toutes les familles blanches ont encore une bonne noire, qui a le droit de s'occuper des enfants mais pas d'utiliser les toilettes de la maison. Quand deux domestiques, aidées par une journaliste, décident de raconter leur vie au service des Blancs dans un livre, elles ne se doutent pas que la petite histoire s'apprête à rejoindre la grande, et que leur vie ne sera plus jamais la même.

Mon avis :  Encore une chronique difficile à vous faire. Ce livre est vraiment tout à fait remarquable selon moi. Mais le sujet est grave et très important et j'avoue avoir peur de ne pas savoir vous montrer toutes les qualités qu'il a. 

   Bon déjà j'avoue avoir craqué sur ce livre à sa sortie à cause de son sujet. Ce genre de livre pour moi ce n'est pas vraiment une habitude. Mais lui d'emblée il m'a attirée. J'avais envie de découvrir les bonnes noires, leurs maitresses aussi et le comportement qu'elles auraient. J'avais envie de ressentir l'ambiance de ces années JFK dans le sud des États-Unis. J'avais vraiment beaucoup d'espoir en le commençant. Et heureusement pour moi je n'ai pas le moins du monde, était déçue. C’est même loin de là. Ce roman m'a pris aux tripes comme on dit. Même quand je ne le lisais pas j'y pensé ! L'auteure a brillamment réussit son pari. Ce roman loin d'être larmoyant ou manichéen réussit à nous embarquer totalement dans cette petite ville de Jackson. 

    Le fait d'avoir séparer ce roman en trois points de vue différent est une force pour moi. On y suit Aibileen et Minnie, deux domestiques et Miss Skeeter. C'est cette dernière qui a le première l'idée d'écrire un roman se basant sur les confidences des domestiques. Pour elle c'est vraiment quelque chose d'important pour elle. Une sorte d'hommage à sa propre bonne. Mais bien sûr rien n'est simple. Le fait de suivre majoritairement les deux bonnes nous permet de découvrir la réalité de leur vie à cette époque. Du coup on comprend le danger pour elle, de parler. Heureusement Aibileen va se rebeller et donner l'impulsion nécessaire au projet. Dès lors, comme elle on est constamment sous pression. On a peur pour elle. L'auteure ajoute encore une dose de trouille en racontant des attaques de blancs a l'encontre de noirs qui auraient voulu se plaindre. Ces épisodes sont vraiment affreux. Ils m'ont indignés à un point. Je sais que ce roman n'est qu'un roman mais il y a eut des évènements de se genre, voire pire. Et puis l'auteure fait partis de ces enfants blancs du sud des États-Unis élevé par des bonnes noires. Elle sait donc de quoi elle parle. Elle nous conte véritablement bien le quotidien de ces bonnes. Leurs conditions de travails étaient souvent déplorables. Elles devaient faire le ménage, s'occuper des enfants, faire les courses, bref tout faire dans la maison et ça sans aucun remerciement. Il n'y avait pas vraiment de vrai lien entre les bonnes et leurs maitresses. Enfin pas de lien équitables. Elles étaient quasi transparentes. Le pire c'est quand on découvre qu'elles ne peuvent même pas aller dans les mêmes toilettes que les blancs car elles pourraient leurs transmettre une soit-disant maladie grave. J'étais ulcérée à ce passage là. Les bonnes étaient constamment traitées avec dédain, mépris même comme si elles ne valaient rien. 

   Cependant l'auteure à réussit le tour de force de ne pas faire de ce roman un livre contre les blancs. Elle montre que les bonnes étaient elles aussi loin d'être sans défauts. En fait c'étaient juste des personnes normales. Je pense surtout à Minnie qui a des réactions souvent disproportionnées mais qui me faisait toujours rire. K. Stockett ne fustige pas non plus toutes les blanches. Déjà Miss Skeeter est l'exemple d'une jeune femme qui refuse de se plier aux diktats comme quoi elle ne peut être amie avec une noire, ne doit pas être vue avec elle... Mais surtout elle montre aussi que d'autre maitresse avait, en privé, de grand lien d'amitié avec leurs bonnes, qu'elles les aider quand il le fallait. Mais je trouve ça triste le fait qu'elles étaient obligés d'attendre d'être seule chez elle pour pouvoir montrer leur lien d'amitié. En bref l'auteur nous montre tous les côtés affreux mais aussi les exceptions de ce que pouvait être la vie de ces gens : blancs ou noirs à l'époque. Et loin d'être toujours révoltant, ce roman nous offre aussi des fours rires et de moments de tendresses. 

   Au final ce roman à été pour moi une très très belle découverte. Nous avons une palette de personnages importantes, toutes avec une personnalité approfondie et recherchée. Certaines sont attachantes d'autres détestables mais sans faire dans le cliché. En les suivant on parvient totalement à s'imprégner de l'ambiance et des codes sociaux de l'époque. En plus d'être bien à lire c'est aussi très instructif. Et heureusement sans être toujours triste il y a aussi de beaux moments et des passages aux fous rire garantie. Ce ne sera tout de même pas une coup de cœur. En effet j'ai trouvé certaines longueurs tout le long du livre qui font que parfois je n'arrivais pas à passer les pages. Je recommande néanmoins ce roman à tous mais vraiment tous !

Avis d'escape-the-pain